Culture des orchidées

La découverte des orchidées

“Quand ils aperçurent de loin pour la première fois des Phalaenopsis, ils pensèrent que c’étaient des papillons qui volaient. Mais quand ils s’approchèrent, ils n’en croyèrent pas leurs yeux, ils virent des fleurs magnifiques danser dans le vent”…

On pense que l’Orchidée est apparue au jurassique, il y a 120 millions d’années quand la Pangée (continent originel) se disloqua. Les plaques s’éloignant, les Orchidées se dispersèrent dans le monde entier.

La famille des Orchidées est la plus importante du monde végétal, plus de 35000 espèces.

La réputation des Orchidées commence à l’Antiquité et au Moyen-Age pour leurs vertus médicinales et aphrodisiaques, réputation plus superstitieuse que réelle.

Ce n’est qu’au 18è siècle que naît la botanique en tant que science et qu’on assiste à la classification des végétaux. Carolus Linné distingue les Orchidées des autres plantes en 1737 mais les classifie toutes sous le genre : Epidendrum.

Histoire des orchidées

Les toutes premières Orchidées exotiques apparaissent en Europe au 16è siècle, ramenées par des marins comme cadeaux pour leur dames ou pour eux-mêmes à des fins scientifiques : en 1733 sont importés en Angleterre Bletia verecundaen provenance des Bahamas, puis des Caraïbes en 1760 Epidendrum rigidum et en 1765 plusieurs espèces de Vanille.

C’est en 1768 qu’a lieu la première expédition pour une grande collecte de plantes sous le commandement de James Cook. La première fleur tropicale est alors introduite en Europe. Il s’agit de Brassavola nodosa originaire de Curaçao qui ne connut pas trop de succès.

En 1778 le territoire asiatique est exploré. Phaius grandifolius et Cymbidium ensifolium sont importés de Chine.

En 1789 le célèbre navire britannique Le Bounty échoue dans une sombre mutinerie, mais en 1793 le navire Providence réussit à ramener 15 espèces d’Orchidées, dont Oncidium altissimum, Oncidium carthaginense, Lycaste baringtoniae, Epidendrum ciliaire… etc, mais toutes sont classées encore sous le genre Epidendrum.

Au 19è siècle, l’attrait pour les Orchidées ne cesse d’augmenter. Une grande passion naît dans toute l’Europe, mais surtout en Angleterre. Et c’est un véritable phénomène de mode. Les classes aisées chargent des chasseurs d’Orchidées de leur ramener des spécimens rares. Ces plantes se vendent alors à prix d’or.

John LindleyDans les années 1830,John Lindley (botaniste britannique) fait progresser les connaissances orchidologiques, mais on est encore loin de comprendre les Orchidées. Heinrich Gustav Reichenbach (botaniste allemand 1824-1889) lui succède et réussit à identifier des espèces provenant du monde entier.

Au 19èsiècle quand William Cattley, horticulteur anglais, reçut d’Amérique du Sud un arrivage de plantes qui ressemblaient à un vulgaire fagot de brindilles séchées, il fut surpris de voir apparaître sur les brindilles des pousses bien vertes qui ont donné naissance au… Cattleya !

En Angleterre en 1856, un premier hybride voit le jour créé par M. Dominy issu du croisement entre deux espèces de Calanthes.

En 1862 Charles Darwin publie “De la fécondation des Orchidées par les insectes et des bons résultats du croisement”, ouvrage de référence pour les années qui suivirent.

Au 20è siècle en France, Noël Bernard est le premier à comprendre le mode de fonctionnement des Orchidées grâce à l’étude de Neottia nidus-avis.

Le triste sort des Orchidées

Les méthodes des chasseurs furent désastreuses pour l’environnement et les Orchidées devinrent rapidement menacées.

Les chasseurs qui arrivaient les premiers sur les sites se servaient abondamment puis brûlaient les plantes qu’ils ne pouvaient emporter, plutôt que de les laisser à leurs rivaux. Plusieurs dizaines d’espèces disparurent ainsi en Amérique du Sud. S’ils ne pouvaient atteindre les Orchidées bien trop haut dans des arbres gigantesques, ils n’hésitaient pas à les abattre.

Lors de ces expéditions, des pertes considérables d’Orchidées survenaient aussi dans les soutes des bateaux par ignorance de leurs besoins. Les naufrages, les rats et les insectes représentaient une cause supplémentaire de perte de plantes.

L’orchidomia a également entraîné une importante perte humaine.

Les chasseurs pouvaient être capturés par les indigènes ou mouraient de maladies tropicales.

Au 19è siècle un Lord anglais acheta pour plusieurs milliers de livres-or quelques pieds d’Oncidium papillo.

Un 1er évènement orchidophile a lieu en mai 1887 : vente publique d’un certain nombre d’Orchidées provenant de la collection de M. Lee, Downside et Leatherhead en Angleterre. Les prix appliqués sont extrêmement élevés. Exemple : un Cattleya triana a été vendu l’équivalent de 700 € .

Aujourd’hui grâce à notre connaissance du mode de vie des Orchidées et grâce aux techniques de multiplication (notamment la culture in-vitro), les prix sont abordables. L’Orchidée exotique n’est plus une fleur de luxe. Seules restent onéreuses les Orchidées présentant un intérêt génétique pour l’hybridation. Dans ce cas elles peuvent facilement atteindre 1500 €.

La passion orchidophile aujourd’hui…

Passion orchidéeAujourd’hui, dans tous les pays et tous les milieux sociaux on retrouve cette vocation de collectionneur d’Orchidées exotiques.

La famille des Orchidaceae (Orchidacées ou Orchidées) est une très grande famille de plantes monocotylédones. C’est la famille végétale la plus diversifiée, comptant plus de vingt-cinq mille espèces, réparties en huit-cent cinquante genres.

Ce sont des plantes herbacées, de type divers, autotrophes ou saprophytes, à feuilles réduites, à écailles, ou développées, terrestres ou épiphytes, pérennes, rhizomateuses ou tubéreuses, des régions tempérées à tropicales. La symbiose, qu’elle soit de type autotrophique, saprophytique voire parasitique, se fait avec un champignon microscopique qui permet à la plante de pallier à la fois l’absence de toute réserve dans ses graines, et l’absence de radicelles au niveau de ses racines. C’est une famille largement répandue et on rencontre la majorité des espèces dans les régions tropicales.

La classification phylogénétique situe aujourd’hui cette famille dans l’ordre des Asparagales.

Le nom Orchidée vient du grec orchis, qui signifie testicule, en référence à la forme des tubercules souterrains de certaines orchidées terrestres des régions tempérées. Suivant les auteurs, le nombre d’espèces botaniques dans cette famille varie de vingt-cinq à trente mille. Ces chiffres en font l’une des plus importantes familles de plantes à fleurs, qui a pratiquement colonisé tous les milieux, à l’exception des déserts et des cours d’eau. Selon les dernières données scientifiques, obtenues grâce au pollen d’une orchidée éteinte retrouvé dans de l’ambre, cette famille serait âgée de 75 à 86 millions d’années. Les orchidées font partie des monocotylédones, et la famille la plus apparentée est celle des liliaceae. Les orchidées ont notamment développé des caractéristiques rendant cette famille de plantes extrêmement économe en ressources : réduction du nombre d’étamines, symbiose avec un champignon, métabolisme de type CAM etc…

L’étude de la morphologie particulière des fleurs d’orchidées, des relations que ces plantes entretiennent avec les insectes, a d’ailleurs nourri au XIXe siècle les réflexions de Charles Darwin et lui a, en partie, permis d’établir son modèle théorique de l’évolution.

Majoritairement d’origine tropicale, ces plantes ont fait l’objet, de la part de riches amateurs, à l’époque de l’expansion des empires coloniaux européens, d’un engouement particulier. Depuis, une meilleure connaissance de leur écologie, de la symbiose qui les unit à certains champignons spécifiques (du genre Rhizoctonia notamment) au cours du développement des embryons, la mise au point de milieux de cultures adaptés, stériles, ainsi que la création d’hybrides horticoles moins fragiles, ont démocratisé leur culture. La très grande variabilité génétique des orchidées, source de la richesse naturelle en espèces de ce taxon, la prête d’ailleurs à une hybridation artificielle: plus de cent mille hybrides horticoles ont été créés depuis la mise au point des méthodes de culture.