L’Association botanique gersoise édite un guide pour détecter ces fleurs sauvages.
Toute l’aventure de ces passionnés de botanique a démarré en 1995, lorsque la Société française d’orchidophilie a demandé à Claire Lemouzy et Jérôme Segonds, deux botanistes amateurs gersois, de réaliser la cartographie et l’inventaire des orchidées du Gers. Appel à témoins, site Internet, recherches sur le terrain, ces deux fondus de belles plantes ont parcouru le département à la recherche de toutes les orchidées du coin. En 2003 s’était créé autour d’eux tout un réseau de botanistes, et ils se sont attelés à la rédaction de l’atlas des orchidées du Gers.
« Mais on ne voulait pas se quitter comme ça, parce que nous étions devenus amis et que l’on s’entendait bien. Alors, en avril 2003, nous avons décidé de créer une association qui est devenue la Société botanique du Gers. Il n’y avait pas de telle association scientifique dans le département depuis presque quatre-vingt-dix ans ! » s’exclame Bernard Lascurettes, trésorier et cofondateur de l’association.
Ce noyau dur d’une quinzaine de passionnés a continué le boulot, et l’association est aujourd’hui forte d’une centaine d’adhérents. Ils se sont astreints à parcourir les champs, forêts et coteaux du Gers à la recherche de toutes les orchidées qu’ils peuvent découvrir. Mais parmi les fous des plantes il y a différentes gradations, car l’orchidée, qui « appelle au mythe » selon Bernard Lascurettes, suscite même de l’idolâtrie : « Nous sommes passionnés par toutes les plantes, mais certains ne viennent que lorsque nous allons voir des orchidées », s’amuse-t-il.
L’inventaire établi par l’association botanique a permis de mettre au jour de nouvelles connaissances sur des espèces jusque-là méconnues ou carrément oubliées. Auparavant, seules 33 espèces avaient été détectées dans le département, alors que 45 ont été mises au jour.
Parmi les dernières trouvailles, il y a l’ophrys sulcata et quelques rares pieds d’ophrys tenthredinifera. Ces découvreurs ont également trouvé une nouvelle sorte d’orchidée hybride qu’ils ont baptisée « Posteriorchis Sandrinii Lasportensis », car « cela veut dire je m’assois avec mon postérieur sur l’orchis, “sandrinii” du nom de la jeune femme qui l’a aperçue en premier et “lasportensis” parce qu’on l’a trouvée sur le terrain de Bernard Lasportes », explique Bernard Lascurettes, qui rit encore de ce nom trouvé pour s’ériger contre tous ceux qui baptisent les nouvelles espèces de leur propre nom.
Pour le grand public un lexique illustré à été réalisé, détaille le trésorier, qui a pour souci de transmettre au grand public sa passion et que les promeneurs puissent reconnaître les orchidées sauvages qu’ils rencontrent sur leur chemin.
D’ailleurs, à la fin du guide, sept promenades sont détaillées pour voir différentes espèces en fonction de leur saison de floraison et de leur localisation. De quoi inciter à s’aventurer sur les sentiers de promenade gersois pour garder un œil sur toutes ces espèces.
« Guide d’identification des orchidées du Gers », 24 €.